NOURA
CHAMI-HARMEL
Enluminure

TÉMOIGNAGES
Christian Fraud, Éditeur – Éditions Bow-window
Noura Chami-Harmel œuvre au féminin dans la tradition millénaire des moines enlumineurs. Elle choisit et reproduit des illustrations dans le respect des techniques ancestrales (création des pigments, décors à la feuille d’or…), pour en faire de petits joyaux qui nous touchent au plus profond de l’âme. Sa grande connaissance de l’époque médiévale et sa sensibilité artistique l’ont également guidée vers ses propres créations, comme ses sublimes rosaces de cathédrales, vibrantes de sens profond et de couleurs subtiles. Noura, c’est aussi une rencontre avec une femme d’exception qui égrène ses heures dans un atelier lumineux, loin des humeurs de l’époque, proche de l’essentiel. Attelée à sa tâche, minutieuse, exigeante mais aussi radieuse, rayonnante, elle nous délivre avec grâce le message des siècles oubliés.
Bernard Brousse, auteur
J’ai rencontré Noura Chami-Harmel lors de la préparation de sa superbe exposition au Cathédraloscope à Dol-de-Bretagne. Je devais faire une interview pour une radio malouine. Au fur et à mesure de l’accrochage, je vis la qualité de son travail et quand elle dévoila la rosace bleue (inspirée de la rose de la cathédrale Saint-Jean de Lyon), ce fut un réel émerveillement.
L’art de l’enluminure est un long travail d’introspection ; il faut se replier sur soi et s’ouvrir à la voie divine. Ce qu’apparemment Noura réussit. Plus tard, j’ai eu l’occasion d’aller chez elle et visiter son atelier. Elle commençait à travailler sur une prochaine exposition et j’ai pu ainsi apprécier la qualité de son travail.
L’atelier de Noura, sans être à l’image du scriptorium des moines copistes, est à son image : clair, parfaitement en ordre, il y règne un silence et une sérénité absolus. Nul doute que Noura trouve en ces lieux les conditions idéales pour développer son « artisanat d’art », elle qui se refuse à employer le mot d’« artiste », ce qu’elle est pourtant, et de haute volée, dirais-je même.
Et que son talent continue à nous émerveiller !
Olivier Delépine, Directeur du Cathédraloscope de Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine)
Parler d’enluminure, c’est convoquer dans sa tête quelques vieux manuscrits où d’audacieuses lettrines annoncent, pour leur donner du merveilleux, des textes denses, aux trais épais, difficiles de lecture et pour les ignorants, au sens souvent lointain.
La rencontre avec Noura Chami-Harmel fût donc pour moi faite de deux révélations.
Pour la première, j’ai découvert ce savoir-faire traditionnel où la maîtrise est affaire de patience et minutie, humilité et connaissances, amour des couleurs naturelles et de l’or précieux. Ainsi réveillé et enrichi, ma curiosité fût emportée par l’authenticité et l’intrinsèque beauté du travail.
La seconde fût l’esprit de recherche de l’artiste et sa modernité. Avec une extrême exigence et cette grammaire immuable de matière et de couleurs, Noura invente de nouvelles figures, de nouveaux formats, de nouvelles séries, tous fondés sur d’amples narrations anciennes. Le résultat est inédit car la dimension esthétique qui s’y développe, fabriquée de milliers d’actes graphiques précisément posés, provoque une fascination étrange qui vous lie instantanément au tableau et vous invite à une errance sans fin dans les profondeurs enivrantes des couleurs et des ors.
Charlotte de Tonquédec, Responsable Culture et foi au Prieuré du Mont-Saint-Michel à Ardevon (Manche) – Fondation du Mont-Saint-Michel
J’ai compris ce qu’était l’enluminure le jour où j’ai découvert les œuvres de Noura Chami-Harmel. Je n’oublierai jamais ce coup de foudre, entre autres, devant la beauté de son vitrail de la cathédrale de Chartres.
Au-delà d’un travail exceptionnel de patience, de précision, de technique, il émane de chaque dessin une profondeur inouïe, la lumière et les couleurs jaillissent, chaque trait a du sens... Chaque œuvre est un témoignage de spiritualité.
De plus, Noura aime transmettre son savoir. Avec générosité et humilité, elle montre à ses stagiaires de 6 à 99 ans comment réaliser une belle enluminure en utilisant les mêmes méthodes et pigments qu’au Moyen Âge : du jaune d’œuf, à la feuille d’or en passant par le lapis lazuli…émerveillement assuré !
Jacques Pons, Journaliste
Au temps, liée… Noura Chami-Harmel aurait pu n’être qu’Artisan d’art, Calligraphe et Enlumineur… Expositions, ateliers, galeries, publications seraient venus reconnaître l’étendue de ses connaissances et de sa maîtrise. Mais on ne se penche pas impunément sur les vieux grimoires et les doctes traités, on ne manie pas sans conséquences pigments et feuilles d’or, poudres d’argent, éléments naturels, extraits minéraux…
N’était-il pas d’ailleurs dans son destin, inscrit dans son prénom même, d’aller plus loin, d’éclairer un plus ample chemin ? Noura signifie “lumière” et ce prénom arabe, comme le patronyme Chami, vient du verbe “nawara”, qui pourrait se traduire par “illuminer”.
Clin d’œil sémantique, coïncidence ou imparable chronologie ? C’est peut-être la même chose : avec Noura, il s’agit bien de temps.
Noura en fait le portrait. Trait par trait, c’est elle qui le trace. Au gré de ses envies, expositions et projets, voici la recréation exacte d’une enluminure de bataille ou de château, voilà la revisite d’une série de cartes des planètes, des humeurs, des mois et des vents, là se déploient d’immenses rosaces dont les formes authentiques accueillent des symboliques essentielles traitées dans les règles de l’art du Moyen-Âge, là encore s’imposent des compositions d’aujourd’hui mariant des motifs du temps jadis, là enfin l’artiste donne libre cours à des créations personnelles, des labyrinthes, des alphabets…
Qu’importe le motif, pourvu qu’on ait la transe… Accès direct au grand tout, les Gnawas ne cherchaient rien d’autre en ces danses et chants répétitifs. De même les derviches tourneurs ou les jardiniers zen, les Peaux-Rouges ou les festounozeurs martelant le sol… Noura trace des traits. Des traits habités par des siècles de culture, par des ères d’admiration, des heures de travail tenace, patient, jusqu’à l’abnégation, au risque des raideurs musculaires du col, du port d’une minerve, d’une immense fatigue des yeux épuisés d’attention extrême et de lumière surabondante en renfort de ses lunettes de restauratrice.
Noura trace des traits et des siècles, des anecdotes, des détails et des symboliques immuables comme la condition humaine. Humilité et prétention extrême que ses gestes d’artiste artisan qui perpétue la ‘geste’ de cet art sacré, spiritualité incarnée. Au-delà des religions, c’est un art de sagesse, et à savourer, des instants de plein équilibre, comme en dehors et au cœur du temps.
Jean-Michel Baudouin, physicien et entrepreneur Franco-Suisse
Enluminure du latin illuminare, Noura de l’arabe An Nour…
Inutile de chercher d’où vous vient cette splendide inspiration qui revisite les cultures, les traditions et le geste artistique.
Votre main est celle qui verse l’eau sur un jardin d'où va fleurir la beauté intemporelle, universelle…
Bravo pour ce talent !