« Parler de mon métier, c’est parler d’une quête.

Quête du Beau, de l’Harmonie. »

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Ainsi, qu’il s’agisse de copies d’ancien ou de créations d’une nature plus contemporaine, mon geste est tout entier tourné vers cette aspiration à la beauté et à l’harmonie.

Mais il ne s’agit pas ici d’une beauté seulement extérieure liée à la richesse des matériaux utilisés ou à l’abondance des ornements.

Il ne s’agit pas non plus d’une beauté liée seulement à la « belle ouvrage » perfection d’un trait, justesse d’un ton, maîtrise de techniques complexes, simple beauté qui ne s’adresserait qu’aux sens…

Non, la beauté dont il est question ici est d’une nature plus subtile. Elle est celle qui, discrètement et silencieusement, s’efforce de manifester le Sacré.

Faire naître le frémissement du sacré, telle pourrait être la vocation de cette quête.

Enluminer, c’est écrire une hymne à la Beauté, « beauté qui élève les cœurs, console et fait entrer en ravissement » Jacqueline Kelen, Les floraisons intérieures.

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« Enluminer, c’est aussi convier au Voyage… Chacun est invité à abandonner tout regard qui chercherait à saisir, enfermer, emprisonner. »

Le regard attendu pour ce voyage est un regard contemplatif, qui demande à la fois intériorité et hauteur ; patience, intuition, sensibilité et recueillement.

Seul ce regard saura se laisser emplir par la beauté cachée en toute chose ; en toutes ces images fraîches et colorées, enveloppées de tendresse que sont les enluminures médiévales : bestiaires fabuleux, forêts enchantées, chœurs angéliques, harmonie des sphères, travaux des mois, roue du zodiaque ou des vents, doux dialogue entre le Ciel et la Terre, entre les lumières d’en haut et les beautés d’en bas, entre le visible et l’invisible.

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« Tout visiteur devient pèlerin, cheminant silencieusement vers le Beau, la Lumière et l’Harmonie, symbole de notre aspiration incessante au dépassement de soi et à la quête d’absolu. »

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Là, « tout y parlerait

à l’âme en secret

sa douce langue natale ». (Charles Baudelaire, Invitation au voyage).